"Caelum non animum mutant qui trans mare currunt"

29 de septiembre de 2012

▪ As long as you are

 
 
IT ISNT FOR WANT

It isnt for want
of something to say--
something to tell you--

something you should know--
but to detain you--
keep you from going--

feeling myself here
as long as you are--
as long as you are.


Cid Corman



 

25 de septiembre de 2012

▪ I Move, you Stay, we Live...

 
 
La vita deve obbedire a due necessità che, per essere opposte tra loro, non le consentono né di consistere durevolmente né di muoversi sempre. Se la vita si movesse sempre, non consisterebbe mai: se consistesse per sempre, non si moverebbe piú. E la vita bisogna che consista e si muova.

Il poeta s’illude quando crede d’aver trovato la liberazione e raggiunto la quiete fissando per sempre in una forma immutabile la sua opera d’arte. Ha soltanto finito di vivere questa sua opera. La liberazione e la quiete non si hanno se non a costo di finire di vivere.

E quanti le han trovate e raggiunte sono in questa miserevole illusione, che credono d’essere ancora vivi, e invece son cosí morti che non avvertono piú nemmeno il puzzo del loro cadavere.

Questa sera si recita a soggetto, Luigi Pirandello
 
 
 
La vida debe obedecer a dos necesidades que, por ser opuestas entre sí, no le permiten ni permanecer prolongadamente ni moverse siempre. Si la vida se moviera siempre, no permanecería nunca; si permaneciera siempre, nunca se movería. Y es necesario que la vida permanezca y se mueva.

El poeta se engaña cuando cree haber encontrado la liberación y alcanzado la quietud fijando para siempre en una forma inmutable su obra de arte. Solo ha terminado de vivir esa obra. La liberación y la quietud no se obtienen sino pagando el precio de dejar de vivir.

Y quienes las han encontrado y alcanzado están en esa miserable ilusión, que creen estar todavía vivos, pero están tan muertos que ni siquiera perciben ya el olor de su cadáver.

(Traducción propia)
  
  
 
 

13 de septiembre de 2012

▪ I Wander



J'ERRE

Je ne vous suis plus

je ne vous suis plus dévoué
je ne vous suis plus fidèle
j'erre à ma guise enfin
hors des sentiers bénis

j'erre aux confins de ma vie

j'aime aussi
comme je n'ai jamais aimé
la ligne courbe du destin
le silence des puits

j'erre
malgré tout ce que je dis
entre le début et la fin
entre vos mains tendues
et vos yeux qui se ferment
sous le poids de minuit

j'erre
parmi mes oiseaux favoris
les herbes fines qui se lèvent
au jour dit

j'erre
parmi les pauvres ormes
et les pins dégarnis
sans voir le sapin qui jaunit

j'erre parmi mes amis les meilleurs
que pourtant je tiens pour vigies

mais j'erre

j'erre toujours entre vos dires

j'erre pour ne pas mourir


Roland Giguère
  

 
 

6 de septiembre de 2012

▪ La seul vrai mort: l'oubli



Regardez autour de vous et regardez-vous vous-même: le monde grouille d’assassins, c’est-à-dire de personnes qui se permettent d’oublier ceux qu’ils ont prétendu aimer. Oublier quelqu’un : avez-vous songé à ce que cela signifiait ? L’oubli est un gigantesque océan sur lequel navigue un seul navire, qui est la mémoire. Pour l’immense majorité des hommes, ce navire se réduit à un rafiot misérable qui prend l’eau à la moindre occasion, et dont le capitaine, personnage sans scrupules, ne songe qu’à faire des économies. Savez-vous en quoi consiste ce mot ignoble ? À sacrifier quotidiennement, parmi les membres de l’équipage, ceux qui sont jugés superflus. Et savez-vous lesquels sont jugés superflus ? Les salauds, les ennuyeux, les crétins ? Pas du tout : ceux qu’on jette par-dessus bord, ce sont les inutiles – ceux dont on s’est déjà servi. Ceux-là nous ont donné le meilleur d’eux-mêmes, alors, que pourraient-ils encore nous apporter? Allons, pas de pitié, faisons le ménage, et hop ! On les expédie par-dessus le bastingage, et l’océan les engloutit, implacable. Et voilà, chère mademoiselle, comment se pratique en toute impunité le plus banal des assassinats. 

Hygiène de l'assassin, Amélie Nothomb
  
    
 

2 de septiembre de 2012

▪ Cogito ergo sum



PIENSO QUE EN ESTE MOMENTO...

Pienso que en este momento
tal vez nadie en el universo piensa en mí,
que solo yo me pienso,
y si ahora muriese,
nadie, ni yo, me pensaría.

Y aquí empieza el abismo,
como cuando me duermo.
Soy mi propio sostén y me lo quito.
Contribuyo a tapizar de ausencia todo.

Tal vez sea por esto
que pensar en un hombre
se parece a salvarlo.


Roberto Juarroz