"Caelum non animum mutant qui trans mare currunt"

26 de noviembre de 2011

▪ Unresponsive, so...?

 
 
ENCHAÎNEMENT II
 
C’est ça. Je peux te dire n’importe quoi et c’est toujours la même chose, tu t’en fous, tu ris et c’est tout, le silence, pas de réponse, mais c’est parfait, c’est correct, parce que je sais, chu qu’un con, un con qui rêve à des choses impossibles, des choses qui vont jamais exister, fèque c’est bon si tu restes en silence, si tu ris pis tu dis rien, si tu réponds pas ou si tu changes de sujet, c’est bon, c’est correct, c’est pas grave, parce qu’y faut que je comprenne d’une façon ou d’une autre. J’aimerais tellement que tu sois clair, que tu me dise ce que tu penses, mais non, y faut deviner tout à cause du silence, et même s'y a des choses, des signes, qui me font penser que toi aussi tu sens comme moi, le silence est trop lourd et l’absence de réponse m’oblige à penser que chu fou, que chu trompé, que c’est de la fiction, qu’y a rien de vrai au fond, que j’imagine tout et que, même si des fois je sens une approximation, c’est à cause d’autres raisons, pas comme je le sens, on cherche pas la même chose, et c’est tellement décourageant, parce qu’on arrive à un point où on est tanné d’essayer encore et encore et finalement on ne fait que commencer à penser que ça vaut pas la peine, fèque on se demande s’il faudrait oublier… Et moi, je sais pas. Et toi, tu dis rien. Alors, je me dis qu’y faut se rappeler pour toujours de tout ce qu’on a partagé parce que ça me rend heureux, bien sûr, mais au même temps y faut oublier parce que c’est pas bon d’être la seule personne à s'en rappeler pis penser pis rêver pis attendre en vain pis avoir de l’espoir pis n’arriver à rien pis n’écouter que le silence, fèque y faut oublier et accepter qu’y aura jamais de réponse et y faut se convaincre que c’est pas grave, que c’est mon vieux ami, le silence, qui arrive à nouveau, et que rien va changer, la solitude, tout va rester comme ça, et c’est pas grave, on l’a déjà vecu, on va pas mourir à cause de cette tourmente, non. Y faut oublier. C’est ça.
      
(2011)
   
 
     

1 comentario:

Agustín dijo...

Nosotros somos cómplices del silencio a veces. N'oublies pas.